Ibn Abî zayd Al-qirawani Al-maliki (m 386 H) dit dans sa Risâla chapitre 22:
De l’invocation pour le petit enfant (t’ifl) défunt, de la prière à faire sur sa dépouille et du lavage de celle-ci.
On proclamera d’abord la louange d’Allah, qu’il soit béni et exalté ! On demandera à Dieu de répandre Ses grâces sur Son Prophète Mohammad, faveurs et bénédictions divines sur lui ! Après quoi on dira : » O mon Dieu, il est Ton serviteur, le fils de Ton serviteur et le fils de Ta servante. C’est Toi qui l’as créé et lui as permis de vivre. C’est Toi qui l’as fais mourir et c’est Toi qui le ressusciteras. Fais qu’il soit pour ses parents comme un gage fourni à l’avance et une réserve, comme une préparation et comme une récompense. Donne-lui du poids dans leurs balances. Fais que, grâce à lui, leur récompense soit grande. Ne nous prive, ni eux ni nous, de la récompense [due à sa perte]. Ne nous induis en tentation, ni eux ni nous, après son décès. O mon Dieu, fais-le rejoindre les pieux prédécesseurs [des enfants] des croyants sous la garde d’Ibrahim. Donne-lui en échange une demeure meilleure que la sienne. Fais-lui grâces de la séduction [lors de l’épreuve] du tombeau et épargne-lui les tourments de l’Enfer! ».
On prononcera ces paroles après chaque takbîr. Après le quatrième, on dira : » O mon Dieu, pardonne à nos anciens et à nos devanciers et à ceux qui nous ont précédés dans la foi ! O mon Dieu, ceux d’entre nous que Tu as fais vivre, fais-les vivre dans la foi ! Ceux d’entre nous que Tu reçois dans Ton sein, reçois-les alors qu’ils sont musulmans ! Pardonne aux musulmans et aux musulmanes, aux croyants et aux croyantes, vivants ou morts ! « . Après quoi, on dira le salut final.
On ne prie point sur l’enfant (nouveau-né) décédé sans avoir vagi à la naissance. Un tel enfant n’est ni héritier, ni successible.
Il est blâmable d’enterrer un enfant mort-né (siqt’) dans les habitations.
Il n’y a pas d’inconvénient à ce que les femmes lavent la dépouille de l’impubère mâle âgé de six ou de sept ans. Mais les hommes ne laveront pas la fillette impubère. Il y a divergence d’opinions s’il s’agit d’une fillette qui n’est pas encore en âge de provoquer le désir sexuel. Pour nous, il est préférable de maintenir l’interdiction, même dans ce cas.
S’il s’agit d’une interruption accidentelle de la grossesse
On ne prie point sur l’enfant (nouveau-né) décédé sans avoir vagi à la naissance. Un tel enfant n’est ni héritier, ni successible.
Il est blâmable d’enterrer un enfant mort-né (siqt’) dans les habitations.
si cet enfant est né vivant (il a crié par exemple): oui on le lave (Ghusl) et on fait la prière de Janâza sur lui, sinon non (ni Ghusl ni prière de janâza).
Néanmoins, dans tous les cas, il est mis dans le linceul et enterré au cimetiére.
NB: si la femme en question a mis au monde l’enfant à un stade avancé (non pas embryon qui n’a pas de membre et qui n’est pas arrivé au stade de créature vivante) où on voit une partie de l’enfant (comme un doigt ou des cheveux ou un ongle) elle est considérée en état de lochies, elle prendra en compte cela jusqu’au séchage.
Les lochies veulent dire en arabe An-nifâs: il s’agit de l’écoulement (sanguin) post-natal après l’accouchement