Général
Que doit-on anticiper en amont d’un décès ? et quelles en sont les étapes ?
Nous vous invitons tout d’abord à vous rapprocher des Pompes Funèbres musulmanes qui sauront vous accompagner pour réaliser l’ensemble des démarches nécessaires.
De manière générale voici les principales étapes à suivre :
- Mandater une entreprise de pompes funèbres musulmane.
- Anticiper la question du rapatriement ou de l’inhumation dans un carré confessionnel musulman.
- La toilette mortuaire ; elle sera organisée et assurer par les pompes funèbres. Certaines personnes du choix de la famille pourront y assister.
- La prière funèbre (salat Janaza) : les pompes funèbres l’organiseront avec la famille. Elle peut se faire à la mosquée, au cimetière, à l’hôpital ou au funérarium dans les salons de recueillement dédiés.
Pour en savoir plus rendez vous sur: Rites funéraires/Déroulement des obsèques
Peut-on récupérer le défunt à l’hôpital ?
Oui.
Nous vous invitons à vous rapprocher des Pompes Funèbres musulmanes qui sauront vous accompagner dans cette épreuve douloureuse pour réaliser l’ensemble des démarches nécessaires.
Qui s’occupe de transférer un défunt lors d’un décès à domicile ?
Dans le cas d’un décès naturel et/ou COVID-19, c’est à la famille de mandater, le plus rapidement possible, le service de pompes funèbres de leurs choix. Elles sauront accompagner les proches dans les différentes démarches.
Dans le contexte de crise sanitaire, les pompes funèbres ont un délai d’un mois pour déclarer le transport avant mise en bière. Elles peuvent également le faire avant son transport. Cet allègement a été décidé pour faciliter la démarche administrative et donner l’urgence au transport du corps dans une chambre funéraire.
Dans le cas d’une mort violente ou suspecte, qui nécessitera enquête et autopsie, c’est le Procureur de la République ou son Substitut qui ordonne le transfert du corps vers l’Institut médico-légal de secteur.
Le statut (Hukm) de celui qui meurt d’une maladie contagieuse lors des pandémies ?
La personne décédée des suites d’une épidémie et donc en particulier d’une maladie contagieuse, COVID-19 ou autre, sera élevée au rang de martyr. Il est nommé martyr du Tâ’ûn : par la miséricorde d’Allah, le martyr qui meurt du Tâ’ûn obtient la même récompense que le martyr dans la bataille. (Source: Badhi Al Ma’oun Fi Fadi At Ta’oun de l’Imam Ibn Hajar, P.196).
Le martyr du Ta’ûn est donc comme le martyr tombé au combat en ce qui concerne l’au-delà. Mais cela ne concerne pas les règles de l’ici-bas et en particulier celle de l’inhumation. En effet, les rites funéraires, à savoir le lavage rituel, l’enveloppement du corps dans un linceul ainsi que la prière sur le défunt devront être réalisés.
A l’inverse, la prière n’est pas faite sur le martyr tombé au combat qui sera enterré sans lavage rituel et avec les vêtements dans lesquels il est mort. (Source: Badhi Al Ma’oun Fi Fadi At Ta’oun de l’Imam Ibn Hajar, P.196).
Respect des dernières volontés du défunt
Quelles sont les formalités à mettre en place pour s’assurer qu’un frère ou qu’une sœur converti(e) soit inhumé(e) selon les rites funéraires musulmans ?
Option n°1 :
Il est conseillé de faire une attestation dans laquelle le musulman converti atteste de sa conversion en y indiquant la date, témoins et signature, et y déclarer qu’en cas de décès, ce dernier souhaite être enterré dans le carré musulman de sa ville de résidence ou de décès.
Il faut y joindre une copie de sa pièce d’identité et l’article de loi qui stipule la condamnation de toute personne ne respectant pas les dernières volontés du défunt.
Il est conseillé d’y joindre l’article de loi précisant qu’il est opposé à la crémation en cas de décès et également opposé à la crémation des restes pouvant être trouvés à l’échéance de la concession, si cette dernière n’est pas renouvelée. Et que ces restes soient déposés à l’ossuaire et ne soient pas incinérés en déchets anatomiques.
Il faut confier ce document à deux personnes de confiance avec leur signature. Il est conseillé de choisir des personnes très proches qui seront informées et agiront rapidement dès que le décès sera constaté.
En cas d’entêtement de certains proches, ces personnes de confiance pourront saisir le juge des référés qui se prononcera sous 48h.
Option n°2 :
Il est possible d’établir un contrat d’obsèques avec des pompes funèbres musulmanes. Cela permet de préciser l’ensemble des volontés du défunt (lieu d’inhumation, choix de la sépulture, choix de la mosquée et de la personne qui dirigera l’office mortuaire etc…). C’est ainsi que les contrats sont passés entre les pompes funèbres musulmanes Janaza France et les souscripteurs.
Option n°3 :
Recourir à un notaire qui notera les options et volontés du demandeur concernant le déroulement du rituel.
Option n°4 :
Si la personne convertie a un conjoint qui possède une nationalité d’un pays musulman, il lui sera possible si elle le souhaite d’être inhumé dans le pays en question. Le consulat vous demandera alors l’accord écrit du maire de la ville à l’étranger en complément de la demande de rapatriement sollicitée par les pompes funèbres. Un certificat de conversion pourra être demandé.
Consulter et télécharger le « modèle de testament en Islam » : documents administratifs
L’opérateur funéraire m’annonce que notre proche décédé sera mis en bière (mise en cercueil) immédiatement, comment m’assurer qu’il s’agisse bien de notre défunt ?
La loi stipule que la fermeture de cercueil et la pose des scellés ne peut se faire que selon les 2 modalités suivantes :
- Par un convoi de police,
- Par un opérateur funéraire avec la présence d’un membre de la famille.
Pour soulager les familles, les rassurer sur l’identité de la personne mise en bière et les accompagner dans leur deuil, certaines pompes funèbres ont également accepté de prendre une dernière photo du proche. »
Le défunt, de son vivant, avait exprimé dans ses dernières volontés qu’il souhaitait être rapatrié dans son pays d’origine lors de son décès. Est-il possible de le laisser dans un caveau provisoire ou dans une case réfrigérée en attendant l’autorisation de rapatriement du pays de destination?
Le comité des Imams au sein de la Plateforme L.E.S.Musulmans ne recommande pas cette pratique pour les raisons suivantes :
- Cette option va à l’encontre de l’enseignement prophétique consistant à procéder à l’inhumation du défunt dans les plus brefs délais. Par ailleurs, à ce jour, nous ne disposons d’aucune donnée certaine sur la faisabilité et sur le délai avant un tel rapatriement.
- Etant donné le nombre très important de décès, les conditions optimales de conservation des défunts ne sont pas réunies, qu’elle soit en cellules réfrigérées ou en caveaux provisoires. Par ailleurs, les soins de conservation sur les décédés du Covid-19 – qui ne sont pas autorisés en islam – sont désormais interdits par la réglementation en vigueur.
Est-il possible de procéder à la toilette rituelle pour les décédés du Covid-19 ?
Les toilettes rituelles, mortuaires et soins sont interdits sur le corps des défunts dont le décès survient moins de 10 jours après la date des premiers signes cliniques ou la date de test ou examen positif (le Haut Conseil de la Santé publique considère alors que le corps n’est plus contaminant).
Celles-ci sont dorénavant possibles dès lors que le défunt a dépassé le délai de 10 jours après avoir été déclaré positif.
Comment pratiquer la prière funèbre (Salât al-Janaza) ?
Voici les différentes étapes de la prière sur le défunt:
- Elle se fait en position debout, sans inclinaison, ni prosternation (ni rukû’, ni Sujûd) .
- Elle se fait à voix basse pour tout le monde: sauf l’Imam qui prononcera les Takbîr et le Salam à haute voix : pour faire entendre ceux qui sont dirigés.
- L’Imam se met derrière la dépouille mortelle.
- L’intention (an-Niyya).
- Takbîrat Al-Ihrâm (Allâhu Akbar) en levant les mains jusqu’aux épaules ou jusqu’aux oreilles.
- Il est préférable de réciter le Du’â à voix basse et de le commencer par louer Dieu (en disant par exemple: al-hamdu lillâhi) puis prier sur le Prophète (paix et salut sur lui) puis ensuite faire le Du’â pour ce mort (le minimum du Du’a est de dire: ‘Allahumma Ighfir Lahu’): il n’y a pas de formule précise qui est préférable chez nous…
L’Imâm Mâlik préfère dans son Muwattaa le Du’a relaté par Abû Hurayra : « ‘Allahumma Inna hu ‘abduka wa bnu ‘abdika wa ibnu amatika kâna yashhadu an-lâ ilâ ha Illa anta wahdaka lâ sharîka laka wa anna muhammadan ‘abduka wa rasûluka wa anta a’lamu bihi,allahumma in kâna muhsinane fa zid fî ihsânih wa in kâna musîane fa ta jâwaz ‘an sayyiâtihi, allahumma lâ tahrimnâ ajrahu wa lâ taftinnâ baadahu’ ».
- Puis on fait une deuxième Takbîrat (Allâhu Akbar) et on refait la louange à Dieu, la prière sur le Prophète et le Du’â. Puis une troisième de la même façon avec le Du’â et une quatrième et dernière Takbîrat pareille avec le Du’a.
- Enfin l’Imam fait un Salâm à droite (As-salâmu ‘alaykum) et les gens dirigés feront de même.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur l’article complet : La prière sur le mort musulman (Salât al-Janâza)
La prière de Janaza doit-elle impérativement être dirigée par un Imam ?
Il n’y a pas d’obligation à ce que la salât Janaza soit dirigée par un imam.
Elle peut être faite par tout homme musulman pubère, et compétent.
En l’absence d’homme, elle peut être pratiquée par une femme.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le descriptif à la question : Comment pratiquer la prière funèbre (Salât al-Janaza) ?
Dans quel contexte la prière funèbre (Salât al-Janaza) ne peut être pratiquée ?
Il existe 3 situations pour lesquels la Salât al-Janaza ne peut être pratiquée et pour lesquels les savants sont unanimes:
- le défunt n’est pas musulman
- le défunt a apostasié publiquement
- le défunt a mis fin à sa vie
Qu’est-ce que la prière sur l’absent ? Et quand celle-ci peut être pratiquée ?
La Salat « el-Ghâ‘ib » (prière de l’absent) se fait uniquement pour les proches du défunt qui n’ont pas pu assister à la salat Janâza (interdiction de se déplacer par exemple) ou lorsque la prière funéraire n’a pas pu être pratiquée (pour des raisons sécuritaires par exemple).
Est-il préférable de prier la prière funèbre (Janâza) à la mosquée ou au cimetière ? Notamment lors d’épidémies ?
Actuellement, la prière mortuaire (salat Janâza) peut être effectuée dans uunicipalité qui fixe le nombre de personnes autorisées – généralement entre 10 à 50 personnes maximum. Le tout doit se faire en respectant une distance de sécurité d’1 mètre minimum entre chacune des personnes présentes.
Il est toutefois possible d’effectuer plusieurs rotations avant l’inhumation: une fois la 1ère prière effectuée, une seconde voire une troisième pourra être effectuée avec un nouveau groupe (de 20 personnes maximum) remplaçant le précédant.
Frais d’obsèques
Quel est le montant des obsèques en France ?
Le montant des obsèques peut varier en fonction des prix des concessions fixés par chaque mairie. Lorsque le défunt est inhumé en France, les frais des obsèques se situent en moyenne autour de 2500€. Les montants sont indicatifs et peuvent évidemment varier. Par exemple, si le cimetière exige la pose d’une semelle de béton ou la présence d’une fausse-case (comptez 500€ à 1000€ en plus), ou encore si le défunt est décédé chez lui (comptez 300€ pour les transports et 800€/ semaine pour le funérarium)…
Pour un rapatriement, le montant des frais se situe entre 2200€ (Algérie, Turquie, 2500€ pour le Maroc, 3000 et 3500€ pour le Sénégal, le Mali et la Côte d’Ivoire) et 4000€ (Comores, La Réunion et Mayotte).
Existe-t-il des moyens ou des facilités de paiement ?
En ce qui concerne les facilités de paiement, les pompes funèbres musulmanes Janâza France acceptent d’échelonner les frais pour faciliter aux familles. En outre, nous accompagnons les familles endeuillées dans le montage de dossier afin qu’elles puissent bénéficier des aides légales à lesquelles elles peuvent prétendre auprès des organismes compétents.
Une solution d’assurance décès, conforme à l’éthique musulmane est en cours d’études et d’élaboration, et sera proposée à nos adhérents en fin 2021.
En ce qui concerne la prise en charge des frais d’obsèques:
- A l’heure actuelle, seul le consulat de Tunisie prend en charge la totalité des frais d’obsèques.
- Les consulats du Maroc et de l’Algérie peuvent prendre en charge les frais pour les plus démunis (attention: la procédure est relativement longue).
- Il existe des banques comme Ettijari Wafa Bank, Chaabi Bank etc… qui proposent des assurances rapatriement. N’hésitez pas à vous renseigner et à bien prendre connaissance des conditions générales.
- Les caisses de familles et de villages existent depuis de nombreuses années dans certaines communautés, et ont montré une grande efficacité pour soulager les familles eu égard aux coûts des obsèques.
Les frais d’obsèques doivent-ils et peuvent-ils être prélevés directement du compte du défunt ?
La banque peut débiter les comptes du défunt du montant correspondant à tout ou partie des frais d’obsèques. Pour obtenir ce débit, la personne qui s’est occupée des obsèques (un proche ou la société de pompes funèbres) doit présenter une facture à la banque qui détient le compte de la personne décédée.
Le montant débité se fera dans la limite du solde présent dans le compte et avec un plafond maximal de 5000€.
Inhumation, concessions et exhumation
Le maire est-il dans l’obligation de mettre en place un carré musulman ou juif ou multiconfessionnel ?
Les cimetières sont publics et laïcs. La mairie n’a donc aucune obligation de mettre à disposition un carré confessionnel. Il existe, cependant, une circulaire remontant à 2002 incitant les maires à s’adapter aux besoins de leurs administrés.
Il est fortement conseillé d’anticiper et d’écrire à la mairie concernée. Plus le nombre de demandes sera élevé et plus la mairie sera encline et susceptible de vouloir y répondre favorablement.
Où peut-on enterrer notre proche décédé ?
L’inhumation du défunt pourra tout d’abord avoir lieu dans le pays d’origine, lorsque le rapatriement est encore possible. A ce jour, de nombreux pays ont réouvert leurs frontières et acceptent à nouveau les rapatriements. Certains refusent toujours le rapatriement pour les personnes décédées du COVID-19.
Si le rapatriement n’est pas envisageable, l’inhumation pourra se faire dans un carré confessionnel du cimetière des lieux suivants:
- Dans le lieu de résidence du défunt (résidence fiscale)
- Dans le lieu du décès
- Dans le cimetière dans lequel la famille posséderait une sépulture familiale.
Dans le cas où le rapatriement n’est pas possible et qu’il n’y a pas de carré confessionnel dans le cimetière des lieux cités précédemment, le défunt pourra être enterré dans une ville ou un carré confessionnel existe à condition d’avoir un proche qui y habite et que le maire accepte. Pour cela, le proche devra :
1. Envoyer un courrier de demande de dérogation au Maire de sa ville
2. Se rendre à la mairie de son domicile pour acheter une concession funéraire pour son proche décédé.
Dans le cas où aucune des alternatives précédentes n’est possible, nous considérons alors que, en cette période de crise sanitaire et vu les circonstances exceptionnelles, et après avoir épuisé tous les recours, il est envisageable pour le musulman d’être enterré là où cela lui sera possible.
La crémation reste, en tout état de cause, formellement interdite en Islam.
L’exhumation d’un corps est-elle légale en Islam ?
L’exhumation d’un corps n’est possible qu’en cas de besoin réel. Est considéré comme tel, selon certains jurisconsultes musulmans, l’inhumation d’un(e) musulman(e) qui a été enterré(e) dans un carré non confessionnel afin de le transférer dans un carré confessionnel, sous condition, bien sûr, que cela soit possible une fois cette crise sanitaire terminée. De plus, si le défunt est décédé des causes d’une maladie contagieuse, comme le COVID-19, la loi stipule que l’exhumation ne pourra se faire que 12 mois minimum après l’enterrement.
Certains savants ont émis certaines fatwas sur les exhumations, les autorisant exceptionnellement, eu égard aux contraintes des concessions, leurs renouvellements, et les conditions d’entretiens de ces dernières qui peut s’avérer lourdes pour les familles dans certaines régions.
Sinon la norme juridique (fiqhique) est que le défunt doit être inhumé là où il décède, en accord avec ses dernières volontés exprimées.
Peut-on être enterrés à plusieurs dans une tombe ?
Oui, s’il est question d’une concession familiale. Selon le terrain de chaque cimetière et les emplacements, nous trouvons des concessions de 3, 4 ou cinq places. Chaque place étant séparée de cinquante centimètres. Les défunts seraient alors superposés et séparés par des bandes de terre.
Le comité éthique, constatant que cette pratique est généralisée, n’y voit pas d’inconvénient, dès lors que les personnes défuntes concernées sont des proches de lait et sang (« mahârim ») faisant partie d’une même famille.